Derrière la culpabilisation de l’histoire européenne, le débat sur le communisme
Récit par le JDD de la bataille menée par François-Xavier Bellamy, dans le débat sur la culpabilisation de l’histoire européenne
Mais François-Xavier Bellamy propose surtout un amendement visant à inscrire le « communisme » dans les totalitarismes qui ont ensanglanté l’Europe au XXème siècle.
Ses collègues d’Europe centrale et orientale soutiennent immédiatement la démarche, et les eurodéputés se chargent alors de trouver une majorité.
Le débat change alors de nature et se cristallise autour de ce sujet : les élus de l’Est rêvent de rapporter un texte du Parlement européen condamnant le communisme pour le présenter à leurs électeurs ; une partie de la gauche ne digère pas l’affront. À commencer par le rapporteur du texte Niyazi Kizilyürek. Mais l’amendement est adopté. Furieux, ce dernier abandonne son texte – ce qui n’arrive absolument jamais – pour prendre la tête de l’opposition à ce texte. Et c’est la présidente de la commission dans laquelle il est présenté qui en écope. La fameuse eurodéputée allemande du PPE, qui n’a pas écrit une ligne de ladite résolution.
Puisque le débat s’est cristallisé autour de la reconnaissance des crimes du communisme soviétique, que faire ?
Le débat s’ouvre au sein du PPE. Certains députés des pays de l’Est décident de voter le texte, heureux de cette première criminalisation du communisme par le Parlement européen.
« Il faut bien comprendre que les eurodéputés qui viennent de ces pays-là et qui siègent à droite sont souvent des dissidents de l’Union soviétique, qui ont entamé leur engagement politique de l’autre côté du rideau de fer. Cette bataille-là les a intéressés plus que quiconque, elle était vraiment primordiale pour eux », détaille François-Xavier Bellamy.
Si lui s’est abstenu, c’est parce qu’il « n’imaginait absolument pas voter un tel texte », mais il ne souhaitait pas non plus renforcer l’opposition au texte qui dépassait le texte lui-même. « À partir du moment où la gauche a fait du rejet de ce texte une bataille idéologique pour refuser l’inscription du communisme parmi les fléaux du siècle dernier, je n’imaginais pas voter avec eux. »
« Ces textes n’ont aucune portée législative pour quiconque »
Reste que la résolution est adoptée, qui encourage les États membres à dépasser leurs histoires nationales au profit d’une histoire européenne et qui résume cette dernière à ses pages sombres. « Il faut bien comprendre que ces textes n’ont aucune portée législative pour quiconque, et qu’ils ne sont évidemment pas contraignants, se défend encore François-Xavier Bellamy. Ils servent de terrain de jeu à des confrontations idéologiques. Ils ne sont pas neutres et peuvent alimenter la jurisprudence lorsque cela s’y prête, ce qui n’est pas le cas en l’espèce ». En effet, dans l’Union européenne, seule la Commission a le droit d’initiative, et donc le pouvoir de créer des textes déterminants et contraignants. […]