Se tenir aux côtés des chrétiens d’Irak

« Merci Madame la Présidente,

Nous parlons des relations entre l’Europe et l’Irak, et il y aurait tant à dire, tant à dire sur les sécheresses qui se multiplient, sur ces difficultés majeures pour l’irrigation de l’agriculture irakienne qui menacent l’alimentation de tant de citoyens d’Irak. Pourquoi ? En particulier à cause, bien sûr, des retenues aux barrages qui s’opèrent au niveau de la Turquie, sur le Tigre et sur l’Euphrate. C’est la Turquie, elle aussi, qui est en jeu dans les incursions – tant de collègues l’ont rappelé – en territoire irakien, qui aujourd’hui tuent des civils irakiens. Et là encore, l’Europe pourrait agir.

L’actualité nous rappelle aussi à notre responsabilité envers toutes ces familles chrétiennes d’Irak qui sont aujourd’hui encore en train de quitter une terre qui a été la leur depuis plus de 1500 ans. Une terre que pourtant, aujourd’hui, ils sont contraints d’abandonner devant le spectre d’une violence qui ne cesse de menacer. Ces chrétiens, aujourd’hui – j’étais avec eux pour Noël à Qaraqosh – pourraient être le symbole d’une espérance : ils ont réussi à revenir, à reconstruire, sur ces terres que l’Etat islamique avait occupées. Et ils ont réussi à vaincre le mal qui les frappaient.

L’actualité nous rappelle aussi à notre responsabilité envers toutes ces familles chrétiennes d’Irak qui sont aujourd’hui encore en train de quitter une terre qui a été la leur depuis plus de 1500 ans.

Et pourtant, si nous ne sommes pas à leur côté, ils vont quitter ce pays, et avec eux, c’est ce pays tout entier qui sera défiguré. Avec leur départ, c’est le Moyen-Orient qui perdra une part de son âme. C’est sans aucun conteste la responsabilité de l’Europe de soutenir ces populations et de leur dire que, à travers elle, c’est aussi une part de nous, de notre héritage commun, qui se trouve représenté, dans ce Moyen-Orient lointain et pourtant si proche de nous par tant d’enjeux essentiels.

Merci beaucoup. »