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Discours sur l’état de l’Union : réponse à Ursula von der Leyen

Oui, nous pouvons retrouver la prospérité et l’élan de notre continent mais cela suppose d’ouvrir les yeux sur la réalité.

Madame la Présidente,

En évoquant le bilan de la Commission, vous parlez de la force de l’Europe, de son efficacité… Mais où est passée la réalité ?

Au moment où nous nous parlons, le Secours populaire annonce que 20% des Français vit à découvert. Dans toute l’Europe, une personne sur trois se prive d’un repas pour tenir. Des millions de foyers, d’artisans, d’entreprises, n’arrivent plus à payer leur énergie.

Vous parlez de prospérité, mais malgré ce retour de la pauvreté, la Commission n’aura cessé de multiplier les contraintes sur ceux qui travaillent et produisent en Europe. La directive énergétique sur les bâtiments aggravera la crise du logement. La stratégie Farm to Fork fait baisser la production alimentaire. La taxonomie accélère le décrochage industriel. Vous avez longuement parlé d’électricité pour accélérer encore l’implantation d’éoliennes, mais toujours pas un mot sur le nucléaire, première source d’énergie décarbonée et accessible en Europe.

Vous promettez de réduire les normes : elles n’auront pourtant cessé de s’empiler ces dernières années, jusqu’à ce projet dit “Restauration de la nature” que nous avons combattu. La multiplication des contraintes ne protège pas l’environnement, elle nous rend seulement dépendants des autres pays du monde qui n’assument pas les mêmes coûts. Nous ne sauverons pas la planète en achetant des voitures électriques en Chine ; de même que nous ne sauverons pas la démocratie avec les Ukrainiens en achetant du gaz à la dictature azérie qui veut écraser les Arméniens.

De même, nous ne relancerons pas notre économie en augmentant une “immigration qualifiée”, comme vous le dites, mais en qualifiant ces millions de jeunes qui sont encore aujourd’hui loin de l’emploi. La seule réponse à l’hiver démographique en Europe, c’est de soutenir les familles, non de déstabiliser plus encore nos pays.

En nous appuyant sur elles, sur les talents de nos pays, sur le savoir, la culture des citoyens en Europe : oui, nous pouvons retrouver la prospérité et l’élan de notre continent mais cela suppose d’ouvrir les yeux sur la réalité.

Organiser la décroissance en Europe aboutirait à une catastrophe environnementale.

Vote restauration de la nature au Parlement européen

Tribune collective des parlementaires Les Républicains au sujet de l’examen du règlement « Restauration de la nature » au Parlement européen, initialement publiée dans Le Figaro.

Pour sauver l’environnement, suffit-il de contraindre toujours plus toute production en Europe ? Voilà la réalité de la question posée au Parlement européen à l’occasion d’un vote majeur sur une proposition de règlement pour la « restauration de la nature ». Publié en juin 2022 par la Commission européenne, ce texte prévoit une série de nouvelles normes écologiques, avec pour ambition de reconstituer l’environnement aujourd’hui en danger. Il s’ajoute à une longue série de nouvelles normes votées dans le cadre du pacte vert européen : taxe carbone à l’entrée du marché intérieur, taxonomie sur les énergies, réglementation sur les émissions industrielles, normes de rénovation énergétique des bâtiments et sur la sortie du moteur thermique…

Après ces nombreux textes, la loi sur la restauration de la nature ajoute à l’inflation normative en cours de nouvelles contraintes qui toucheront tous les secteurs d’activité, organisant une véritable politique de décroissance en Europe. Cette stratégie nous semble absolument déraisonnable, alors que les crises récentes, liées au Covid ou à la guerre en Ukraine, auraient dû nous apprendre l’impérative nécessité de renouer au contraire avec la production dans nos pays des biens les plus stratégiques. Pour « restaurer » des espaces naturels, le texte fixe par exemple un objectif de 10 % de terres agricoles rendues non productives d’ici à 2030, doublé d’une exigence chiffrée pour la remise en eau de tourbières.

Une réduction de la production alimentaire en Europe

Les promoteurs du texte, au premier rang desquels Pascal Canfin, député macroniste et président de la commission de l’environnement, tentent de dissiper les inquiétudes en expliquant qu’il s’agit là d’une moyenne européenne, qui ne s’appliquera pas à chaque exploitation agricole ; reste que les États membres devront soumettre à Bruxelles un « plan de restauration » les engageant à cet effort de diminution des surfaces agricoles utiles. L’étude d’impact de la Commission européenne elle-même prévoit que cette loi aura pour conséquence, en même temps qu’un surcoût chiffré entre 600 et 900 millions d’euros pour le secteur agricole, sans aucune perspective de financement, une réduction de la production alimentaire en Europe.

Le même résultat vaut pour la pêche, qui se verrait interdire l’accès à des espaces maritimes, avec pour effet une nouvelle baisse d’activité. Après avoir mesuré ces derniers mois combien nos dépendances industrielles ou sécuritaires nous ont rendus vulnérables, organiser maintenant notre décroissance alimentaire est une folie. Depuis 2019, faiblesse inédite dans notre histoire récente, la France importe plus de produits agricoles qu’elle n’en exporte… Cela joue d’ailleurs déjà dans l’inflation des prix alimentaires qui pèse lourd sur tant de foyers. Le gouvernement français, qui soutient énergiquement ce texte, n’en tire-t-il aucune conséquence ?

Plus de vingt textes concernent déjà la protection et la restauration des écosystèmes naturels : pourquoi ne pas améliorer ce qui doit l’être, plutôt que d’ajouter encore une couche de complexité au droit applicable, en lui surimposant de nouvelles normes et des concepts réglementaires inédits, parfois ambigus ou contradictoires ?

Ces contraintes sont d’autant plus surprenantes qu’elles viendraient se superposer à des exigences déjà en vigueur : la politique agricole commune (PAC) n’a cessé de porter l’effort sur la transition environnementale des exploitations. La politique commune des pêches (PCP) a permis, par les quotas et les contraintes qu’elle ajuste continuellement, de sortir la quasi-totalité des espèces de la surpêche qui menaçait la biodiversité. Plus de vingt textes concernent déjà la protection et la restauration des écosystèmes naturels : pourquoi ne pas améliorer ce qui doit l’être, plutôt que d’ajouter encore une couche de complexité au droit applicable, en lui surimposant de nouvelles normes et des concepts réglementaires inédits, parfois ambigus ou contradictoires ?

Ce ne sont là que des exemples. Bien d’autres domaines sont concernés par ce projet : la Commission européenne veut créer des normes pour le couvert arboré en ville, la part des forêts et la gestion de leur âge, la destruction de barrages sur 25 000 kilomètres de cours d’eau… Avec la logique que traduit la règle française du « zéro artificialisation nette », usine à gaz qui asphyxie en ce moment même toute perspective de réindustrialisation verte ou de construction de logements, elle enfreint manifestement le principe de subsidiarité : ce texte sera une nouvelle réglementation opposée demain aux maires et aux élus dans leurs projets d’aménagement ; imposant des contraintes uniformes au mépris de la diversité des besoins environnementaux de chaque territoire, il contribuera aussi à l’impuissance politique qui nourrit la crise démocratique actuelle.

Un avantage compétitif offert aux modèles de production les plus néfastes à sa préservation.

Mais plus grave encore : cette logique aboutirait à une nouvelle catastrophe environnementale. Non seulement parce que les nouvelles règles créées, presque toujours sans base scientifique, sont en réalité contreproductives – comme la diminution de l’entretien des forêts, emblématique du rêve rousseauiste d’un retour à la nature, mais dont l’expérience montre déjà combien elle favorise la propagation des incendies… Si cette multiplication de contraintes menace le climat, c’est d’abord parce qu’elle constitue un immense avantage compétitif offert à des modèles de production qui, hors de France ou d’Europe, sont les plus néfastes à sa préservation.

Lorsque nous aurons organisé la décroissance de notre production agricole, nous consommerons des aliments produits sur les autres continents avec des techniques et des intrants bannis de longue date en Europe pour leur dangerosité. La pêche en est un autre exemple : plus de 70 % des produits de la mer consommés dans nos pays sont importés. Aurons-nous sauvé la biodiversité quand nous aurons sacrifié, avec nos pêcheurs, le modèle de production le plus durable au monde, pour offrir encore plus d’espace à une pêche asiatique en pleine expansion, qui ne s’embarrasse pas de scrupules pour dévaster les fonds marins ?

Si cette multiplication de contraintes menace le climat, c’est d’abord parce qu’elle constitue un immense avantage compétitif offert à des modèles de production qui, hors de France ou d’Europe, sont les plus néfastes à sa préservation. Lorsque nous aurons organisé la décroissance de notre production agricole, nous consommerons des aliments produits sur les autres continents avec des techniques et des intrants bannis de longue date en Europe pour leur dangerosité.

Derrière la restauration de la nature, c’est son effondrement qui menace : avec le groupe PPE, nous choisissons aujourd’hui une autre voie. Certains voudraient n’y voir qu’une querelle politicienne : c’est en réalité d’un choix politique fondamental qu’il est question ici. L’idéologie soutenue par les Verts, la gauche et la majorité macroniste, par une myopie confondante, prétend qu’il suffit que nos pays sabordent leur économie, leur industrie, leur agriculture et leur modèle social, pour que la nature soit sauvée. Quant à nous, nous savons être devant une responsabilité globale, qui impose d’entraîner tous les producteurs mondiaux dans la décarbonation. Nous continuerons d’apporter des solutions, en rendant la taxe carbone aux frontières complète et efficiente, pour parvenir concrètement à cet objectif historique.

Intervention en hémicycle après l’adoption du texte

Décryptage du vote dans Ça Vous Regarde


Signataires : François-Xavier Bellamy, président de la délégation française du PPE; Olivier Marleix, président du groupe LR à l’Assemblée nationale; Bruno Retailleau, président du groupe LR au Sénat; Éric Ciotti, président des Républicains; Anne Sander, députée au Parlement européen (PPE/LR) et rapporteur du texte pour le PPE en commission de l’agriculture du Parlement européen; Pascal Allizard, sénateur; Jean Bacci, sénateur; Philippe Bas, sénateur; Jérôme Bascher, sénateur; Thibault Bazin, député; Valérie Bazin-Malgras, députée; Nadine Bellurot, sénatrice; Catherine Belrhiti, sénatrice; Martine Berthet, sénatrice; Jean-Baptiste Blanc, sénateur; Anne-Laure Blin, députée; Émilie Bonnivard, députée; Jean-Yves Bony, député; Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice; Ian Boucard, député; Jean-Luc Bourgeaux, député; Jean-Marc Boyer, sénateur; Valérie Boyer, sénatrice; Xavier Breton, député; Hubert Brigand, député; Max Brisson, sénateur; Alain Cadec, sénateur; François Calvet, sénateur; Jean-Noël Cardoux, sénateur; Anne Chain-Larche, sénatrice; Patrick Chaize, sénateur; Marie-Christine Chauvin, sénatrice; Dino Cineri, député; Éric Ciotti, président des Républicains; Nathalie Colin-Oesterlé, députée au Parlement européen (PPE/LC); Pierre Cordier, député; Pierre Cuypers, sénateur; Marie-Christine Dalloz, députée; Arnaud Danjean, député au Parlement européen (PPE/LR); Marta de Cidrac, sénatrice; Dominique de Legge, sénateur; Catherine Deroche, sénatrice; Vincent Descoeurs, député; Chantal Deseyne, sénatrice; Fabien Di Filippo, député; Geoffroy Didier, député au Parlement européen (PPE/LR); Francis Dubois, député; Catherine Dumas, sénatrice; Pierre-Henri Dumont, député; Françoise Dumont, sénatrice; Laurent Duplomb, sénateur; Dominique Estrosi Sassone, sénatrice; Jacqueline Eustache-Brinio, sénatrice; Agnès Evren, députée au Parlement européen (PPE/LR); Gilbert Favreau, sénateur; Nicolas Forissier, député; Christophe-André Frassa, sénateur; Laurence Garnier, sénatrice; Fabien Genet, sénateur; Annie Genevard, députée; Justine Gruet, députée; Michel Herbillon, député; Patrick Hetzel, député; Brice Hortefeux, député au Parlement européen (PPE/LR); Jean-Raymond Hugonet, sénateur; Micheline Jacques, sénatrice; Muriel Jourda, sénatrice; Mansour Kamardine, député; Christian Klinger, sénateur; Florence Lassarade, sénatrice; Marc Le Fur, député; Antoine Lefevre, sénateur; Henri Leroy, sénateur; Vivette Lopez, sénatrice; Véronique Louwagie, députée; Alexandra Martin, députée; Frédérique Meunier, députée; Nadine Morano, députée au Parlement européen (PPE/LR); Laurence Muller Bronn, sénatrice; Yannick Neuder, député; Sylviane Noël, sénatrice; Jérôme Nury, député; Philippe Paul, sénateur; Cédric Perrin, sénateur; Christelle Petex-Levet, députée; Kristina Pluchet, sénatrice; Rémy Pointreau, sénateur; Alexandre Portier, député; Catherine Procaccia, sénatrice; Jean-François Rapin, sénateur; Nicolas Ray, député; Damien Regnard, sénateur; Olivier Rietmann, sénateur; Stéphane Sautarel, sénateur; René-Paul Savary, sénateur; Elsa Schalck, sénatrice; Nathalie Serre, députée; Bruno Sido, sénateur; Laurent Somon, sénateur; Michèle Tabarot, députée; Jean-Louis Thieriot, député; Claudine Thomas, sénatrice; Anne Ventalon, sénatrice; Antoine Vermorel-Marques, député; Jean-Pierre Vogel, sénateur; Jean-Claude Anglars, sénateur; Pascale Gruny, sénatrice; Stéphane Piednoir, sénateur; Else Joseph, sénatrice.

Ne pas sauver notre agriculture, c’est détruire la planète.

Agriculture, réforme des retraites, politique française et européenne, avenir de la droite… François-Xavier Bellamy était l’invité de l’émission « Questions politiques » dimanche 26 février 2023 sur France Inter, pour une heure d’entretien mené par Thomas Snégaroff, avec Nathalie Saint-Cricq, Françoise Fressoz et Carine Bécard.


Replay de Questions politiques avec François-Xavier Bellamy

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Nomination au poste de vice-président exécutif des Républicains

François-Xavier Bellamy

Cette semaine, Eric Ciotti a annoncé sa volonté de me nommer vice-président exécutif des Républicains, ainsi qu’Aurélien Pradié. Je le remercie de sa confiance, et de la responsabilité importante qu’il me donne ; il sait pouvoir compter sur mon engagement total pour l’épauler dans sa mission à la tête de notre parti. Ma volonté est toujours la même, celle de tout donner pour que la droite offre à la France l’espérance dont elle a tant besoin ; et je serai heureux d’y travailler à ses côtés.

Je voudrais bien sûr redire ma reconnaissance fidèle à Bruno Retailleau : après sa très belle campagne, il n’a rien voulu obtenir pour lui-même, cherchant seulement à assurer que son équipe, et les adhérents qui l’ont soutenu, soient pleinement représentés dans la direction du parti. Demain, avec tant d’amis qui l’ont suivi, nous travaillerons pour faire vivre au sein de notre famille politique la volonté de renouvellement profond qu’il a incarnée dans cette campagne, au service de la refondation dont la droite française a tant besoin.

Il ne s’agit pas de faire vivre des divisions, dont notre camp a déjà tellement souffert, mais au contraire d’agir tous ensemble pour reconstruire une alternative sérieuse et crédible, dans un moment critique pour la vie démocratique de notre pays. La France a besoin d’une droite claire, solide, intelligente, enracinée et inventive, qui puisse lui redonner confiance en l’avenir. Le défi est immense – non pas pour notre parti, mais pour notre pays. C’est avec chacun d’entre vous, chers amis, que nous le relèverons.

Il reste quelques heures pour saisir une occasion unique d’agir.

Chers amis,

Il reste quelques heures pour saisir une occasion unique d’agir, et de préparer l’avenir.

Depuis plusieurs semaines, je parcours la France pour venir vous rencontrer et parler avec vous de la campagne que nous menons, avec Bruno Retailleau et toute son équipe, pour la présidence des Républicains.

Vous êtes nombreux à me partager votre espoir, et à vous engager. Mais parmi vous, nombreux sont aussi ceux qui doutent, ceux qui n’y croient plus. C’est à vous que je voudrais parler une fois encore.

Vous avez voté pour la droite dans le passé ; mais ces derniers mois, ces dernières années, vous avez été de déception en déception. Et nous héritons ensemble, vous comme moi, de cette situation de défiance accumulée depuis des années. Les électeurs de droite se sont divisés, d’autres partis se sont crées, la confusion s’est installée ; et le bilan de tout cela, c’est que nous n’avons cessé de perdre des batailles pourtant essentielles.

J’en suis profondément convaincu, et je crois que nous pouvons tous partager ce constat, quel que soit notre regard sur la situation actuelle : la France irait mieux si tous les électeurs de droite pouvaient enfin se sentir représentés par le parti politique qui devait les rassembler, et qui a manqué à sa responsabilité. Aujourd’hui, nous ne redonnerons pas une majorité à nos convictions si ce parti ne retrouve pas le sens de sa mission. Vous pouvez lui faire beaucoup de reproches, et vous aurez raison ; mais maintenant nous avons besoin de reconstruire ce parti politique, en nous appuyant sur les forces uniques qu’il garde – des milliers d’élus, le plus important ancrage local, la majorité au Sénat, des dizaines de parlementaires, un groupe central au Parlement européen… Quoiqu’il arrive, ce socle sera indispensable pour pouvoir, demain, construire la majorité qui relèvera notre pays.

C’est pour cela que je me suis engagé derrière Bruno Retailleau. Il appelle depuis toujours à cette nécessaire refondation. Il a gardé, dans bien des batailles difficiles, la fidélité à nos convictions. Et aujourd’hui, il veut vous rendre ce parti, qui n’a pas d’autre sens que de vous appartenir et de vous ressembler.

Il ne suffira pas pour cela de slogans et de belles promesses ; il faut s’en donner concrètement les moyens. Nous voulons réformer les statuts du parti pour que demain vous décidiez des grandes orientations politiques qu’il suivra – pour qu’il cesse de dériver parce que quelques dirigeants préfèrent suivre leurs propres calculs que de représenter leurs électeurs. Nous voulons que vous puissiez arbitrer sur les candidats que le parti désignera pour les prochaines élections, pour qu’obtenir votre confiance soit une condition absolue pour défendre nos couleurs. Nous voulons refaire un parti de droite qui respecte ses électeurs ; et nous avons présenté depuis plusieurs semaines les changements concrets que nous proposons pour le garantir.

Nous voulons vous redonner ce parti. Mais pour cela, il faut que vous veniez nous aider. Il vous reste quelques heures pour adhérer aux Républicains. Ne le faites pas parce que vous approuvez tout ce que ce parti a fait ; adhérez pour venir dire ce que vous attendez de lui, de nos institutions, pour l’avenir de notre pays.

Je sais : certains d’entre vous se sont promis de ne plus jamais prendre leur carte chez LR. D’autres parmi vous n’y ont jamais adhéré, et peut-être n’imaginaient pas le faire un jour. C’était mon cas aussi : en 2019, j’ai rejoint les Républicains, non parce que tout m’y convainquait, mais parce qu’il me semblait nécessaire de faire de mes déceptions une raison de s’engager plutôt que de commenter les reculs successifs de nos convictions, et de notre pays. Vous êtes nombreux à m’écrire, à me dire votre soutien, et je ne vous dirai jamais assez ma reconnaissance pour votre confiance, qui me touche profondément, dans ce temps de défiance généralisée. Si vous avez partagé parfois les batailles que j’ai pu mener, alors venez relever avec nous le grand défi qui nous attend, celui de la refondation qui, avec Bruno Retailleau, redonnera enfin à ce parti sa mission, et qui nous permettra d’y croire à nouveau.

N’hésitez pas à partager largement ce message à tous vos amis. Plus nous serons nombreux, plus nous aurons de chances de retrouver un cap clair. Nous avons une occasion unique, dans l’histoire de la droite française, de reprendre ensemble la main, pour préparer l’espérance dont la France a tant besoin. Aidez-nous. Adhérez.

Je compte vraiment sur vous.

Fx Bellamy

 

Pour pouvoir voter pour Bruno Retailleau en décembre, il vous faut adhérer aux Républicains d’ici jeudi 3 novembre.

Adhérer pour pouvoir voter Consulter le programme Partager sur WhatsApp

Déplacement à La Réunion

Compte-rendu du déplacement de travail à La Réunion en novembre 2020.

PAC, pêche et Brexit au Salon de l’Agriculture

Retour sur la session plénière de novembre 2019 au Parlement européen

 

Voir aussi :

Une barrière écologique pour contribuer à rééquilibrer la mondialisation

Entretien paru dans Les Échos, propos recueillis par Pierre-Alain Furbury et Etienne Lefebvre (extrait).

Entretien avec Les Échos

[…]

Le but, c’est construire une Europe qui fasse la preuve de son efficacité. Notre projet correspond, je crois, à l’aspiration d’une grande majorité de Français qui savent que l’Europe est nécessaire mais qu’il faut la changer.

Sur le plan économique, concrètement, comment réorienter l’Europe ?

Je rêve d’une Europe qui contribue à rééquilibrer la mondialisation, qui en soit un acteur offensif. L’Europe doit défendre son industrie, elle ne peut pas être qu’une terre de services. Nous proposons la création d’une « barrière écologique » pour défendre notre marché commun, en imposant des quotas carbone sur les importations, au même titre que ceux que paient nos entreprises, et le respect des mêmes normes que celles fixées à nos industriels et nos agriculteurs.

Faut-il revoir le droit de la concurrence, comme le préconise l’axe franco-allemand ?

Bien sûr ! Qui ne voit pas que ce droit est devenu obsolète face aux géants chinois et américains ? Nous croyons à la concurrence, aux vertus du libre-échange, mais à condition d’avoir les mêmes règles que les autres. Le manque de réciprocité sur les appels d’offres dans les marchés publics est par exemple incompréhensible.

L’Europe est-elle trop libérale ?

Elle est surtout trop naïve. Nous sommes encore par certains aspects les idiots du village mondial, même si les choses commencent à bouger, comme le montre le dispositif de contrôle des investissements directs étrangers que les Républicains au Parlement européen ont contribué à mettre en oeuvre. Il faudrait étendre ces garde-fous par exemple aux rachats de terres agricoles par les investisseurs chinois. Il y a une prise de conscience collective, surtout depuis les menaces de guerre commerciale de Trump et l’échec de la fusion Alstom-Siemens. C’est le moment d’agir.

Faut-il une harmonisation fiscale au niveau européen ? Peut-on continuer la course au moins-disant entre les Etats ?

On ne peut continuer à tolérer le dumping fiscal de certains Etats. L’action de la commissaire à la Concurrence, Margrethe Vestager, va dans le bon sens quand elle sanctionne les aides d’Etat déguisées et lutte contre la concurrence déloyale. Il faut aller plus loin et tendre vers une harmonisation fiscale, notamment sur l’impôt sur les sociétés. Comme pour la TVA aujourd’hui, il serait souhaitable d’avoir un taux minimum et un plafond, avec une liberté pour les Etats au sein de ce corridor.

Nous proposons la création d’une « barrière écologique » pour défendre notre marché commun, en imposant des quotas carbone sur les importations, au même titre que ceux que paient nos entreprises, et le respect des mêmes normes que celles fixées à nos industriels et nos agriculteurs.

Mais attention, pour être crédible, la France doit se réformer. On ne peut pas parler de convergence fiscale quand on est champion du monde de la pression fiscale. Emmanuel Macron est un peu le cancre au fond de la classe qui dirait à ses voisins ce qu’ils doivent faire.

En matière sociale, a-t-il raison de plaider pour un bouclier social avec un SMIC européen ?

Mais là encore, la France n’est pas audible parce qu’elle n’a pas fait les réformes nécessaires, et cela conduit, malheureusement, à la réponse sèche de la nouvelle présidente de la CDU allemande . Pourtant, sur le fond, l’Allemagne aurait tort de refuser toute convergence sociale. Il faut aller vers une harmonisation des règles, et nous défendons une révision plus forte de la directive sur le travail détaché, une pratique qui, dans les conditions actuelles, nourrit la défiance des Français. Il faut non seulement garantir un salaire égal pour un travail égal, mais aussi que l’entreprise acquitte les mêmes charges sociales. Il faut également renforcer les contrôles qui sont dans ce domaine beaucoup trop faibles, et intégrer le transport routier dans la négociation, à venir, car Emmanuel Macron avait clairement abandonné ce secteur.

Faut-il taxer les Gafa ?

Oui, car rien ne justifie que des multinationales paient moins d’impôts que nos entreprises. Mais je ne crois pas à une réponse purement nationale qui risque de fragiliser nos propres acteurs : il faut une taxation au niveau européen. Par ailleurs, la position structurellement dominante des Gafa doit conduire à une riposte plus globale. Il s’agit de défendre nos valeurs, préserver nos démocraties et le droit à la vie privée. L’agence de protection de la démocratie prônée par Emmanuel Macron passe totalement à côté de ces sujets et n’est pas à la hauteur de l’enjeu.

L’économie suffit-elle pour réduire le désamour entre les citoyens et l’Europe ?

Cela ne suffit pas, même si ce serait déjà beaucoup. L’Europe n’est pas une organisation comme les autres : c’est une histoire, des racines – gréco-latines, judéo-chrétiennes, l’héritage des Lumières -, une civilisation qui a encore quelque chose à dire au monde. Le grand dessein, il est là. Commençons par retirer de nos billets d’euros ces ponts qui n’existent pas et ne mènent nulle part, pour y mettre le patrimoine européen qui fait notre lien commun. Il faut aussi impérativement donner à chaque jeune, y compris les plus défavorisés, l’occasion d’un échange en Europe dans son parcours scolaire.

L’Europe doit-elle se mêler des sujets de société ?

Non. L’Europe n’a pas par exemple à définir la politique familiale ou la manière dont l’Etat français doit assurer le maintien de l’ordre. Mais parce qu’elle est une civilisation, elle porte en elle-même une exigence quant à ce qu’est la dignité humaine. Il faut porter à travers l’Europe une initiative concertée sur le refus de la marchandisation du corps, de l’eugénisme, de la tentation de l’homme augmenté, de la technicisation de l’humain.

[…]

 

Politique agricole commune : c’est notre avenir qui est en jeu (tribune)

Tribune co-signée par Arnaud Danjean, Agnès Evren et François-Xavier Bellamy, parue sur le site du JDD, février 2019. Présentation de la vision stratégique et des orientations du programme « agriculture » pour l’élection européenne 2019.

A moins de cent jours des élections européennes, le Salon International de l’Agriculture s’ouvre dans le contexte d’une réforme de la Politique agricole commune (PAC) sur laquelle les élections du 26 mai auront un impact déterminant. Conséquence budgétaire directe du départ annoncé des britanniques et de l’émergence de nouvelles priorités au niveau européen (sécurité, migration et défense), la Commission européenne propose en effet de diminuer le budget alloué à la PAC de 15% pour la période allant de 2021 à 2027, soit un manque à gagner de près de 7 milliards d’euros pour les agriculteurs français. Ce serait en moyenne 20 000 euros de moins pour chaque exploitation. On mesure l’impact qu’aurait une telle baisse pour les agriculteurs, leurs familles, et le tissu rural qu’ils font vivre, dans un contexte déjà très difficile que Michel Houellebecq décrivait comme « un plan social secret, invisible, où les gens disparaissent individuellement, dans leur coin, sans jamais donner matière à un sujet pour BFM… »

Cette baisse, fruit des tergiversations du gouvernement français, qui pendant des mois a refusé de jouer son rôle de premier défenseur de la PAC, est inacceptable. Que traduit-elle comme vision? Que l’agriculture est un marché comme un autre ; que les agriculteurs doivent se débattre seuls dans l’économie mondiale ; que les exploitations n’ont plus qu’à augmenter de taille et industrialiser leurs activités pour rester compétitives ; et qu’en même temps la transition vers une agriculture écologiquement responsable se fera spontanément.

La PAC doit demeurer l’un des piliers stratégiques pour préserver notre modèle agricole

Pourtant, l’agriculture n’est pas un marché comme les autres. Voilà la vision que les gouvernements de François Hollande et Emmanuel Macron n’ont pas su défendre en Europe au cours des dernières années : au moment où la démographie mondiale explose, la PAC doit demeurer l’un des piliers stratégiques pour préserver notre modèle agricole et préparer l’avenir de notre continent. Toute autre option serait une folie.

Car notre agriculture, ce sont les produits qui se trouvent chaque jour dans les assiettes de millions d’enfants, et garantissent à chacun d’accéder à une alimentation sûre et saine. La sécurité alimentaire ne doit rien à un coup de chance : conditions météo, changement climatique, volatilité des cours mondiaux… les agriculteurs font face à des risques auxquels aucun autre secteur économique n’est exposé. Le rôle de la puissance publique en France et en Europe est de les soutenir et de les protéger pour assurer notre sécurité.

Notre agriculture, c’est aussi 7 milliards d’excédents commerciaux pour la France. L’Argentine, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Brésil, les Etats-Unis et la Chine font tout pour concurrencer nos producteurs : giga-fermes industrielles, normes sanitaires inférieures, subventions massives aux entreprises agrochimiques. On trouve déjà en supermarché des produits frais venus de Nouvelle-Zélande… Des milliers d’hectares agricoles et des dizaines de vignobles passent sous pavillon chinois. Ce serait une naïveté coupable que de baisser la garde dans un tel contexte.

Notre agriculture, enfin, ce sont des missions que l’on ne peut monétiser : valorisation du monde rural, sauvegarde et entretien des paysages, aménagement de nos territoires dans une cohérence entre activité économique et géographie, que nous appelons, en France, le terroir – un mot qui n’a d’équivalent dans aucune autre langue.

En 2016, le revenu moyen des agriculteurs est inférieur au Smic pour 54 heures travaillées par semaine

Maintien des budgets, des droits de douane et vigilance sur les négociation d’accords de libre-échange

Pour permettre à nos agriculteurs de survivre et de faire rayonner encore longtemps les savoir-faire qu’ils représentent, nous exigeons un maintien du budget de la PAC ; un maintien des droits de douane qui protègent notre marché, et de la préférence européenne qui expriment notre exigence de sécurité alimentaire et de responsabilité écologique ; et une vigilance absolue sur toute future négociation d’accords de libre-échange.

Bien sûr, les aides publiques doivent être mieux orientées ; les agriculteurs doivent pouvoir vivre dignement de leur travail : en 2016, leur revenu moyen est inférieur au Smic pour 54 heures travaillées par semaine. Dans les négociations commerciales, ils font face à des distributeurs et des industriels peu nombreux, davantage en mesure d’imposer leurs conditions, alors que le monde agricole reste très atomisé et peine à se structurer de manière suffisante, ou en est même empêché.

A cela s’ajoutent des normes toujours plus complexes, décidées bien loin des réalités locales, aboutissant à des absurdités réglementaires, et la gestion administrative calamiteuse des aides européennes par l’État français : travailleurs acharnés, défenseurs de la diversité et de la richesse de nos terroirs, les agriculteurs n’ont pas de temps à dédier à des procédures toujours plus lourdes.

Grâce notamment au travail persévérant des eurodéputés LR sur ces sujets, des réorientations nécessaires sont déjà achevées ou en cours : réforme du droit de la concurrence et de l’organisation agricole, création d’un cadre européen de lutte contre les pratiques commerciales déloyales, avancées sur les outils de lutte contre la volatilité des prix, mise en place d’outils de soutien des filières agricoles, et enfin simplification de la PAC.

La sécurité alimentaire, l’aménagement de notre territoire et la transition écologique

A partir de mai prochain, nous nous engageons à maintenir cette exigence et à porter une réforme ambitieuse de la PAC, pour permettre demain le renouvellement des générations et l’installation des jeunes agriculteurs, défendre un équilibre entre le développement économique et la transition écologique du secteur agricole ; ou encore mettre en place des outils permanents de protection et de gestion des crises.

La politique agricole commune avait permis de combattre efficacement la pénurie alimentaire et de moderniser le secteur agricole : ce fut un des grands succès économiques et politiques de l’histoire de l’Europe. Il n’y a pas de fatalité à sa dégradation. Sur ce sujet, nous ne croyons ni à une renationalisation illusoire, qui nous laisserait isolés dans un marché morcelé ; ni à une ouverture aveugle, qui abandonnerait ce pan essentiel de notre économie, de notre modèle social et de notre mode de vie à une concurrence mondiale faussée et très éloignée de notre exigence environnementale.

La sécurité alimentaire, l’aménagement de notre territoire et la transition écologique, qui sont des conditions essentielles de notre avenir, passent d’abord par ce chemin.

 

« La distorsion de concurrence n’est plus tenable pour nos agriculteurs »

 

"La distorsion de concurrence n'est plus tenable pour nos agriculteurs" FX Bellamy sur Franceinfo (06.04.19)

Nous proposons une barrière écologique, qui impose nos standards écologiques à tout produit entrant sur notre territoire.

Publiée par François-Xavier Bellamy sur Lundi 8 avril 2019

 

« Je regrette qu’on ne parle de l’agriculture que pour parler des pesticides. »